Le Théâtre Royal ET L’ANCIENNE ORANGERIE
L’Ancienne Orangerie servait à protéger les arbres exotiques durant l’hiver tout en étant dévolue à la culture et à l’art, avec le Théâtre Royal et la Galerie de sculpture du roi.
L’Ancienne Orangerie fut construite entre 1785 et 1788 d’après le projet de Domenico Merlini, architecte du roi Stanislas Auguste. Le Théâtre Royal est l’un des rares et authentiques théâtres de cour du XVIIIe siècle préservés en Europe et l’unique exemple de ce type en Pologne. Exécuté en bois, son intérieur assure toujours une acoustique parfaite. La salle peut accueillir deux cents spectateurs.
Le Théâtre Royal
La décoration du Théâtre Royal est basée sur la symbolique d’Apollon. Sur le plafond, Jan Bogumił Plersch représenta Stanisław August sous la figure d’Apollon dans un quadrige (1787-1788). Le Roi-Apollon, entouré des auteurs dramatiques les plus appréciés — Sophocle, Shakespeare, Molière et Racine — se présente comme le soleil siégeant sur le trône. À cette occasion, Stanisław August énonça non seulement la mythologie ou les modèles provenant de Versailles, mais également les théories héliocentriques. La vision monumentale sur le plafond fut complétée par le rideau de théâtre, aujourd’hui disparu. Il exposait Apollon dirigeant les muses rassemblées sur l’Hélicon, que les Łazienki sont devenus maintenant. Le Théâtre Royal à l’Ancienne Orangerie représentait non seulement une vision d’un état idéal gouverné par le Roi-Apollon, mais également une allégorie du mécénat royal et de la passion du roi pour les collections.
La scène mythologique sur le plafond est accompagnée d’une peinture en trompe-l’œil représentant un théâtre circulaire — et plus précisément des loges avec des images du public du XVIIIe siècle.
Évènement historique
L’ouverture du Théâtre Royal
Le décor suscita une admiration unanime. L’un des invités français, un certain Renaud, alors en visite à Varsovie, l’exprima de manière suivante : « L’heureuse combinaison du goût romain et du goût français, pareille à celle des belles années du règne de Louis XIV, donne à ce théâtre son saisissant aspect de grandeur de de richesse ».
La Galerie royale de la sculpture
La Galerie de la sculpture dans l’Ancienne Orangerie est à côté de la Galerie de peintures au Palais-sur-l’Île et de la Galerie d’estampes à la Petite Maison Blanche l’une des trois galeries principales des Łazienki Royaux, aménagées d’après l’inventaire du 1795.
Dès le début de son règne, Stanisław August collectionnait les sculptures en marbre ainsi que les reproductions en plâtre des plus célèbres œuvres du monde de la Grèce antique (Ve-Ier siècle avant J.-C.), de Rome antique (Ier-IIIe siècle après J.-C.) et des temps modernes. Certaines d’entre elles furent commandées, entre autres, dans le but de réaliser le programme de l’idée des résidences royales, par exemple les sculptures d’Hercule Farnèse et d’Apollon de Belvédère dans la Salle de bal au Palais-sur-l’Île ou les statues des rois dans la Rotonde — le panthéon des souverains polonais. Néanmoins, les plus nombreux dans la collection royale furent les moulages en plâtre — une collection à caractère didactique, comptant 563 œuvres selon l’inventaire de 1795.
La « Colonnade Kamsetzer » à l’Ancienne Orangerie, 1787–1788
Le projet de la Galerie royale de sculpture à l’Ancienne Orangerie, dite Galerie Kamsetzer, apparaît comme l’une des réalisations les plus intéressantes et les plus caractéristiques de l’époque des Lumières. Sur un fond d’architectures et de paysages italiens idylliques peints en trompe-l’œil sont exposées des reproductions de sculptures les plus célèbres de l’antiquité. Le Groupe du Laocoon, Hercule Farnèse, Flore Farnèse, Apollon du Belvédère, Méléagre, Amazone Mattei et Hermès Ludovisi sont disposés de manière à former « une rangée de statues d’un jardin à l’italienne ». Ce projet de Jan Chrystian Kamsetzer, originaire de Dresde, se proposait de matérialiser les idées de Stanisław August relatives à un musée public moderne, tout en réalisant la conception d’un « musée idéal » d’Auguste Moszyński.
Durant les décennies, la Colonnade Kamsetzer fut considérée par les historiens d’art comme un projet jamais achevé. Ce ne sont que les travaux de restauration effectués en 2012 et 2013 qui ont révélé la présence de peintures du XVIIIe siècle conservées sous les plâtres de l’Ancienne Orangerie. La précision des dessins de Kamsetzer a rendu possible non seulement l’exécution des travaux de restauration, mais aussi une reconstitution de la Galerie de sculptures en accord avec l’idée du Roi.
L’ancienne Orangerie comme neuve
Dans les années 2012-2016, l’Ancienne Orangerie a subi des travaux de rénovation, à la suite desquels le bâtiment a retrouvé l’apparence et la fonction du temps de Stanisław August. Les fonds provenaient du Mécanisme financier de l’EEE, du Mécanisme financier norvégien et du Ministère de la Culture et du Patrimoine national.
Le projet d’une valeur de 34 millions zlotys a compris entre autres : la reconstitution de la Galerie royale de la sculpture, un nouvel arrangement de la Galerie de la sculpture polonaise du XIXe et du XXe siècle, la revitalisation du Jardin de l’Orangerie, la création de la Zone d’éducation — un atelier d’artiste, ainsi qu’un système de protection contre l’incendie installé au Théâtre Royal. L’Ancienne Orangerie a été également adaptée aux besoins des personnes handicapées — c’est un accomplissement pour lequel le Musée du Palais Royal de Łazienki a été honoré par un prix au concours « Varsovie sans barrières ».
