Au printemps, dans les Jardins du Parc de Łazienki, les visiteurs auront l’occasion d’admirer des milliers de tulipes aux nuances s’étendant du blanc au quasi noir. De cette manière, le Musée voudrait rappeler la tulipomanie, une fascination européenne pour ces fleurs qui naquit aux Pays-Bas.
En avril, seul le Jardin Hollandais près de la Vieille Orangerie verra fleurir presque 32 000 tulipes, avec plus de 32 000 d’autres sur les gazons, et plus de 15 000 sur les parterres de fleurs.
La Tulipomanie au Parc de Łazienki exprimera la beauté impérissable de cette fleur et ses couleurs insolites.
Aux Pays-Bas, la tulipomanie commença aux alentours de 1593, quand les bulbes de tulipes importés de Turquie atteignirent des prix astronomiques et quand le désir de leur possession ne se limitait pas seulement aux jardins.
On peut même dire qu’au tournant du XVIe et du XVIIe siècle la tulipe fut acclamée comme la fleur la plus désirée, la reine des fleurs. À l’époque, elle apparait sur les peintures de nombreux grands maîtres, notamment dans les œuvres de Rubens, Rembrandt, Jan Brueghel le Jeune, Balthasar van der Ast, Gabriel Metsu et Bosschaert. Elle accompagnait également la peinture symbolique des représentations de « Vanitas ».
Les créateurs et jardiniers du baroque rivalisaient dans la démonstration de leur amour pour la tulipe. Par la suite, des vases à fleurs, des services à déjeuner en porcelaine et des objets de luxe virent le jour. En ce temps-là, la tulipe tant désirée devint également un symbole de folie et de vanité.
Comme toutes les fascinations qui, dans leur phase initiale, font souvent perdre la raison, la tulipe, elle aussi, a perdu de l’importance avec les années, sans pour autant être jamais oubliée dans l’art du jardinage.